Comment j'ai arrêté de fumer du jour au lendemain
Aujourd’hui, à 14h45, cela fera exactement un mois que j’ai écrasé ma dernière cigarette. Pourtant, j’ai l’impression que ça fait plus longtemps que ça. Et aujourd’hui, je ne manque pas de le clamer. Et j’aime qu’on me félicite. J’aime entendre : « eh bien félicitation, il faut du courage pour arrêter comme tu l’as fait ! Surtout quand on sait comment tu fumais avant ! »
« Comment je fumais avant », oui, c’était impressionnant, en effet. Jusqu’à 58 cigarettes par jour. Pour ma pause déjeuner, il m’arrivait de prendre un coca et d’aligner 6 ou 7 clope à la suite, devant mes collègues qui n’arrêtaient pas de me répéter « mais arrête ! tu viens juste d’en éteindre une !!! ». Mais ça me faisait rire, et j’en rallumais une autre.
Il y a pourtant eu un déclic, ou plusieurs plutôt :
- J’ai pris conscience que je ne pouvais pas fumer sans boire quelque chose de très sucré (soda, café au lait en canette, yaourt à boire, jus) parce que je ne supportais simplement pas le goût de la cigarette.
- J’ai pris conscience que j’ai réussi à arrêter de fumer du jour au lendemain pour mes deux grossesses.
- J’ai pris conscience que j’avais volontairement repris la cigarette parce que je ne supportais pas mon corps suite aux grossesses (pour lesquelles j’ai pris respectivement 35 et 20 kg) et que je pensais que ça m’aiderait à maigrir. Or, je stagnais dans mon « régime » justement à cause des boissons sucrées que je ne pouvais dissocier de la cigarette.
- J’ai pris conscience qu’avec tout ce que je fumais, j’aurais pu offrir un beau cadeau à chacun de mes fils chaque mois, et j’ai culpabilisé.
- J’ai pris conscience que je fumais beaucoup trop et que je ne savais pas m’arrêter. Voilà pourquoi j’ai décidé d’arrêter « violement et précipitamment », sur un coup de tête.
« Prendre conscience ». C’est curieux, mais une fois que c’est fait, il ne reste que 50% du chemin à parcourir. La seconde étape, c’est de rester motivé. Et c’est tout !
Pour rester motivé, il faut un pense bête, un vrai. Quand je dis un vrai, c’est au sens propre du terme. Mon pense bête à moi, ou plutôt MES pense-bêtes, ce sont mes 3 supérieurs hiérarchiques !
- Le premier, que je vois tous les jours, à qui j’ai dis : « Pierre (faux nom), j’arrête de fumer maintenant ». Il m’a répondu qu’il ne croyait que ce qu’il voyait et qu’il me féliciterait quand il verrait que je tiens bon. Il m’a félicité aujourd’hui.
- Le second, que je vois souvent, me sert de modèle, car c’est une personne charismatique que j’admire beaucoup. Et se faire féliciter par une personne qu’on admire, c’est une très grande source de motivation.
- Le troisième fume et dit toujours qu’il va arrêter un jour. Ça me motive d’autant plus que je me dis que j’ai beau n’être qu’une simple employée et lui un cadre, que j’ai beau n’avoir que le BAC et lui un super grand diplôme, que j’ai beau avoir un salaire trois fois plus petit que le sien, sur ce coup, j’ai 10 fois plus de motivation et de mérite que lui !
Ma famille me soutient aussi, bien sûr, mais j’attache une plus grande importance au regard de ma hiérarchie, parce qu’elle « paye » plus. En effet, pour quoi je passerais si j’avais dit que j’arrêterai de fumer et que j’avais repris ? Pour quelqu’un qui ne tient pas sa parole, qui n’a pas de volonté, qui parle mais n’agit pas. Par terrible pour envisager de changer de carrière vers un poste avec plus de responsabilité (si un jour j’en ai envie).
Bref, cette décision a ajouté un petit + à ma réputation professionnelle. Si petit soit-il, je préfère toujours un + plutôt qu’un moins !
Voilà les 2 étapes clefs qui ont marqué la fin de mon addiction à la cigarette. Parce qu’après, il n’y a pas grand-chose à faire quand on regarde bien ! A part ne pas y penser et rester motivé.
Avec l’argent économisé, je n’ai pas acheté des gadgets (qui seront vite cassés ou délaissés) à mes enfants, même si, quand je vois un jouet sympa à la station service du coin, je le prends. Non, à la place, je leur ai ouvert une assurance vie ! Savoir que « l’argent de mes efforts » servira peut-être un jour à payer les frais de notaire pour leur premier achat immobilier, ça me donne envie d’être fière de moi et comme ça, je garde ma motivation.
Voilà pour mon histoire. Et vous ? qu’en est-il ?